Louis Rossel

Louis Rossel , né le 9 septembre 1844 à Saint-Brieuc et exécuté le 28 novembre 1871 au camp de Satory à Versailles , est un homme politique  et colonel de l’armée française.
Il est le seul officier supérieur de l’armée française à avoir rejoint la Commune de Paris en 1871 (dès le 19 mars) et a y avoir joué un rôle important comme délégué à la Guerre.
Il est, durant le conflit de 1870 opposant la France à l’Allemagne, capitaine du génie à Metz avec la dernière armée française d’importance. Il estime alors que la guerre peut encore être gagnée mais considère que certains hommes politiques (comme Adolphe Thiers) et maréchaux (comme François Achille Bazaine) ne le souhaitent pas. La raison de cette « abdication » viendrait du souhait de ces derniers, de restaurer un ordre moral conservateur voire monarchique. François Achille Bazaine, qui dirige le camp de Metz, n’ordonne effectivement pas d’offensive et finit par capituler. Louis-Nathaniel Rossel s’oppose alors à ce qu’il considère comme une trahison envers la patrie et le peuple.
À la capitulation, le 29 octobre 1870, il s’enfuit pour rejoindre le gouvernement provisoire basé à Tours en passant par la Belgique où le premier, il dénonce la trahison du maréchal Bazaine. Il souhaite s’entretenir avec Léon Gambetta et y parvient grâce à un ami polytechnicien. Rossel essaye de convaincre Léon Gambetta (déjà favorable à la résistance) de continuer le combat.
Le 18 mars 1871, Paris se soulève, Adolphe Thiers déplace son nouveau gouvernement à Versailles avec l’armée régulière. Pour Louis Rossel, Adolphe Thiers pactise avec l’ennemi et abandonne le peuple. Il décide alors de rejoindre la Commune de Paris le 19 mars 1871.
Le 22 mars 1871, il devient chef de la 17e légion de la Commune. Le 3 avril, il est chef d’état-major de la Commune. Il considère alors que cette dernière court à sa perte si ses soldats ne s’organisent pas. Louis Rossel devient président de la cour martiale mais démissionne, ulcéré par son manque de moyens et d’écoute. La Commune, allant dans son sens, le nomme le 30 avril délégué à la Guerre en remplacement de Cluseret. Cependant, les moyens lui manquent.
Louis Rossel démissionne avec éclat le 9 mai 1871. Certains membres du Comité de Salut public (notamment Pyat) veulent sa mort. Rossel reste à Paris, caché dans un hôtel du boulevard Saint-Germain. Il préfère être « du côté des vaincus, du côté du peuple ».
Les Versaillais l’arrêtent, le jugent deux fois. La famille nîmoise de Louis-Nathaniel, des étudiants parisiens, des notables de Nîmes, de Metz, de Montauban, des protestants, Victor Hugo, le colonel Pierre Denfert-Rochereau et de nombreux intellectuels le défendent, en vain. Adolphe Thiers propose à Louis Rossel de le gracier s’il s’exile à vie. Il refuse, voulant assumer ses responsabilités, ne voulant pas trahir son pays et ses convictions ni soulager la conscience de Thiers.
Il est fusillé le 28 novembre 1871, à l’âge de vingt-sept ans, au camp de Satory en même temps que Théophile Ferré et le sergent Pierre Bourgeois.
D’un point vue juridique, la sentence était pourtant illégale et constituait une erreur judiciaire. Son exécution était, pour Adolphe Thiers, motivée politiquement : « Il fallait faire un exemple. »
Louis-Nathaniel Rossel est enterré au cimetière de Nîmes,. De vives manifestations en sa faveur éclatèrent dans la « ville romaine » lorsqu’il y fut enterré.

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