Lissagaray

Hippolyte Prosper Olivier Lissagaray (24 novembre 1838 – 25 janvier 1901), fondateur des conférences publiques, était animateur littéraire, journaliste français républicain et socialiste indépendant.
Il est surtout réputé pour l’enquête qu’il a menée sur l’histoire de la Commune de 1871, événement auquel il a participé. Il recueille ainsi des témoignages auprès de tous les survivants en exil, à Londres, en Suisse. Il consulte tous les documents alors disponibles à l’époque.
« Celui qui fait au peuple de fausses légendes révolutionnaires, celui qui l’amuse d’histoires chantantes, est aussi criminel que le géographe qui dresserait des cartes menteuses pour les navigateurs »
Le 18 mars, il participe à la Commune de Paris du côté des insurgés en tant que « simple du
rang ».

Il crée l’Action dans lequel, Lissagaray; refuse toute conciliation avec le « Triumgueusat » : Favres, Thiers et Picard puisque « qu’il n’y a qu’une autorité, celle de la commune »,dénonce l’inexistence de généraux et de jeunes chefs et l’incapacité des députés, veut l’interdiction des journaux anti-commune contrairement à Vallès, réclame le programme de la commune : « Nous avons le droit d’être impatients du programmes de la Commune. Plus le dangers est grand, plus ce programme devient nécessaire. […] Que la France,… apprennent au plus vite pourquoi Paris se bat: Voilà votre premier devoir, hommes de la Commune. ». Il souhaite que « que les intérêts des paysans rejoindront ceux des ouvriers si l’éducation peut s’étendre dans les campagnes ». Seul 6 numéros paraissent en deux semaines et L’Action cesse le 9 avril. Le reste du temps, il est avec son fusil sur les remparts. Il crée ensuite le Tribun du Peuple qui sort en continu du 17 mai au 24 mai 1871. Ces derniers écrits dans le journal sont « Au feu maintenant ! Il ne s’agit plus de crier « Vive la République ! » mais de la vivre ! ».
Et Lissagaray, « dernier soldat de la Commune réussissait à s’échapper » de la dernière barricade ce dernier jour sanglant.
Recherché comme beaucoup de communards, il s’exile à Bruxelles où il publie les Huit journées de mai derrière les barricades, dont Jenny Marx rapportera, en décembre 1871 à Kugulman, que « A une seule exception près, tous les livres sur la Commune qui ont paru jusqu’à présent ne valent rien. Cette unique exception à la règle générale, c’est l’ouvrage de Lissagaray  »
De Belgique, il part rapidement pour l’Angleterre où il va rencontrer la famille Marx et Eléanor. Sans le sou, travaillant un peu à droite et à gauche, il organise des conférences ou y participe, collabore toujours aux journaux comme Le Rappel, Le Mot d’ordre ou Le courrier de l’Europe. Il soufflette René de Pont-Jest, journaliste du Figaro pour son article fallacieux sur les communards à Londres. Il écope d’une amende et d’un avertissement. Puis, dans le même temps, il entreprend « de raconter la Commune ».
En 1876, après de longues recherches journalistiques et historiques, il publie L’histoire de la commune de 1871, éditée à Bruxelles par Henry Kistemaeckers, mais interdite en France et diffusée sous le manteau. Eleanor Marx, fille cadette de Karl Marx, s’est éprise de lui lors de son exil à Londres, de 1871 à 1880. C’est Eleanor qui va ainsi traduire l’Histoire de la Commune de 1871 en anglais.

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