Louis-Jules Trochu

Louis-Jules Trochu, né au Palais à Belle-Île-en-Mer  le 12 mars 1815 et mort à Tours le 7 octobre 1896.
Officier, Louis-Jules Trochu sert en Algérie, en Crimée, en Italie et obtient le grade de général en 1866. Son livre L’Armée française en 1867, où il dénonce la désorganisation de l’armée impériale, entraîne sa disgrâce.
Pourtant la popularité qu’il en acquiert le fait nommer gouverneur de Paris le 17 août 1870, pendant la guerre franco-prussienne.

Le 4 septembre 1870, des manifestants parisiens, ayant appris la veille la capitulation de l’armée devant Sedan et la captivité de Napoléon III, envahissent l’Assemblée nationale et empêchent le Corps législatif de délibérer. La République est proclamée à l’Hôtel de ville. Le général Trochu devient président du gouvernement de la Défense nationale. Le 31 octobre 1870, une manifestation populaire a lieu contre Trochu et son gouvernement. Il réussit à se maintenir et proclame : « Le gouverneur de Paris ne capitulera pas. » Le 19 janvier 1871 a lieu la désastreuse sortie des murs de Paris pour la bataille de Buzenval. La destitution de Trochu, jugé responsable de cet échec, est demandée.
Il démissionne de lui-même le 22 janvier après une fracassante déclaration dans laquelle il préconise en réalité la capitulation. Remplacé par Joseph Vinoy en tant que commandant de la ville de Paris et par Adolphe Thiers en tant que chef du pouvoir exécutif, il est élu député en février. Mais, dès 1872, il quitte la scène politique.
Victor Hugo l’a marqué d’une définition cinglante : « Trochu, participe passé du verbe Trop Choir. » Dans L’année Terrible, sous Janvier 1871, poème XII, le poète écrit:

« Mais, encore une fois, qui donc à ce pauvre homme
A livré ce Paris qui contient Sparte et Rome ?
Où donc a-t-on été chercher ce guide-là ?
Qui donc à nos destins terribles le mêla ? (…)
On prend pour meneur et pour auxiliaire
On ne sait quel pauvre être obscurément conduit
Lent et fidèle, ayant derrière lui la nuit
Dont le suprême instinct serait d’être immobile (…)
sans tactique, sans but, sans colère, sans art
(…) humble petit marcheur, morne et poussif,
Rêveur comme la taupe, utile comme l’âne. »

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