Jules Allix

Jules Allix née la 9 septembre 1818 à Fontenay-le-Comte et mort en 1897à Paris, était un fervent républicain, socialiste militant, féministe convaincu et excentrique dont les lubies le conduisirent plusieurs fois à l’asile.
Né d’un milieu bourgeois, fils d’un marchand-quincaillier, licencié en droit, Jules Allix se fait remarquer pour la première fois en présentant sa candidature en Vendée pour l’Assemblée constituante de 1848 en tant que « communiste pour la défense de la religion ».
Vivant dans la clandestinité après les journées de Juin, il est arrêté un an plus tard à l’occasion de son implication dans l’affaire du Conservatoire des Arts et Métiers. En 1853, sa participation au complot de l’Hippodrome lui vaut d’être condamné à huit ans de bannissement. Avec sa famille, il rejoint alors à Jersey son frère Émile, médecin et ami de Victor Hugo. Pendant cette période, il participe à des expériences de tables parlantes organisées par Victor Hugo, mais il est pris d’une crise de folie au cours d’une de ces séances, ce qui incite Hugo à cesser ces pratiques.
Amnistié en 1860, il revient à Paris et montre des premiers signes d’aliénation mentale qui le conduiront à l’asile de Charenton en juillet 1865. Son frère l’en fera sortir en septembre 1866. De ce jour, il vit une période faste en théories scientifiques, projets pédagogiques et activisme social.
Enfermé à la prison de Mazas pour sa participation au soulèvement du 22 janvier 1871, il en est libéré au premier jour de l’insurrection parisienne, le 18 mars. Porté par le souffle de la révolte, il chasse le maire du VIIIe arrondissement Ernest Denormandie et prend sa place. Ce coup d’éclat et le fait que l’électorat de cet arrondissement ne connaissait pas sa réputation lui vaut d’être confirmé à ce poste lors des élections municipales. En tant que membre de la Commune, il fait preuve d’une exaltation républicaine et socialiste trépidante, mais aussi d’un comportement monocratique et extravagant.
Peut-être fou et exalté, mais il reste humaniste et pacifiste. Sous son administration, l’arrondissement est assez tranquille, il y a peu d’arrestations de suspects ou réfractaires et pas de perquisitions armées. C’est peut-être ce « sentimentalisme fraternaliste » et surtout son manque de collaboration avec les délégués de la Commune qui incitent Raoul Rigault à l’arrêter le 9 mai en prenant pour prétexte ses dernières lubies. Le Conseil le fait relâcher le 11 mai au grand dam de Rigault. Il en profite pour réinvestir sa mairie en brisant les scellés apposés, il est arrêté sur le champs mais laissé en liberté. Le 21 mai, au début de la Semaine sanglante, délirant dans une réunion publique il est envoyé à Charenton.
Libéré peu avant la chute de la Commune, il est arrêté par les Versaillais qui le jugent, mais sa réputation de doux dingue innofensif et ses propos incohérents ne le condamnent qu’à retourner à Charenton. Il sort de l’asile en 1876, est amnistié en 1879 puis vit et milite désormais modestement, essentiellement pour la cause féministe.
Toute sa vie, l’esprit fantasque de ce touche-à-tout a fourmillé de nombreux projets tels que l‘apprentissage de la lecture en 15 leçons d’une heure (1854), le mouvement perpétuel (1880), la transformation de Paris en port maritime ou la création à Saumur d’un port fluvial sur le Thouet relié à la Loire par un tunnel navigable (1895). Durant le siège de Paris, il préconise aux parisiennes le port du doigt prussique, dé de sa conception comportant une aiguille et une réserve d’acide prussique destiné à se protéger fort à propos des assauts des prussiens.
Mais son « invention » la plus célèbre date de 1850 et se nomme la boussole pasilalinique sympathique ou plus communément les escargots sympathiques. Il s’agit d’une méthode de télégraphie basée sur la capacité supposée des escargots à maintenir un contact sympathique après l’acte sexuel. Autrement dit, un escargot est capable de transmettre à toutes distances, par le biais d’un fluide identifié à une forme de magnétisme animal propagé par le sol, son état d’excitation au congénère avec qui il a sympathisé, c’est la « commotion escargotique ». Hélàs, Jules Allix n’était pas vraiment l’inventeur de ce moyen de communication, mais abusé par une expérimentation manifestement truquée, il s’en est fait le promoteur naïf aux noms de Jacques Toussaint Benoît et Biat-Chrétien (personne fictive censée se trouver aux Amériques et être en contact escargotique quotidien avec Benoît).

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