Jaroslaw Dombrowski
Jaroslaw Dombrowski, né à Jitomir (Pologne) le 12 juillet 1836 et mort au combat à Paris le 23 mai 1871, était un général polonais.
Officier polonais, quartier maître dans l’armée russe, il prépara à l’insurrection de 1863 contre la Russie, fut condamné à la déportation en Sibérie, s’évada pour la France.
Il se met à disposition de la République de 1870 proclamée le 4 septembre en pleine débâcle mais ne réussit, comme beaucoup d’internationalistes, qu’à se faire arrêter, deux fois de suite. Le 18 mars, il se rallie à la Commune et reçoit le 6 avril le commandement de la 11e légion de la Garde nationale à la tête de laquelle, dès le 9 avril, il mène avec succès la défense de Neuilly attaqué après la défaite de Courbevoie. Il y réussit les contre attaques des 11 et 12 avril mais n’est pas suivi dans ses préconisations. Il recommande en effet l’emploi tactique de l’artillerie et la constitution de commandos volants au lieu du bombardement préparatoire et de la manœuvre de fantassins. Toutefois, il n’est pas entendu, ni du ministre de la guerre Cluseret, pourtant très expérimenté mais opposé à Delescluze, ni des autres armées, pratiquement autogérées. Thiers, qui craint sa valeur, lui adresse discrètement un de ces nombreux émissaires qui parcourent secrètement Paris, Vaysset, avec une offre d’un million et demi de francs mais le général préfère dénoncer la tentative de subornation et faire arrêter le messager qui sera fusillé. Le 19 avril, il est blessé mais reprend le 29 le commandement élargi à toute la division de la rive droite de la Seine qui mène les combats dans la proche banlieue en feu et soutient le siège d’un Paris affamé derrière ses fortifications.
Dombrowski et Walery Wroblewski étant les seuls officiers supérieurs, à l’exception de lui même, à avoir reçu une formation militaire, Louis Rossel, qui remplace depuis le 1er mai Cluseret, nomme le 5 mai le premier commandant-en-chef de l’armée de la Commune de Paris. En réalité, Dombrowski commande une armée de quarante mille déserteurs hormis quelques desesperados. Le 14 mai, il reçoit le soutien de Delescluze, nommé le 11 « délégué civil à la guerre », par un décret ordonnant la mise en place de barricades en pierre. Le 22 mai, alors que la Semaine sanglante a commencé et que les versaillais sont déjà à l’Opéra et à l’Arc de Triomphe, il apparait, alors qu’on le croit mort, sur son cheval noir conduisant à travers la rue de Rivoli un bataillon qui chante le Chant du Départ et fonce au pas de course à l’ennemi depuis l’Hôtel de ville. Dombrowski reçoit le lendemain, 23 mai 1871, en fin d’après midi, au pied de la barricade de la rue Myrrha, à l’est de Montmartre, défendue par son état major et une brigade cosmopolite, une balle mortelle alors qu’il se préparait à conduire une contre offensive et meurt quelques heures plus tard à l’Hôtel de ville où il a été transporté inconscient. Il allait avoir trente cinq ans et aura été général quarante sept jours, dont douze en première ligne.
Il est enterré deux jours plus tard, le matin, alors que le canon proche se fait entendre, par son frère dans un linceul rouge au Cimetière du Père-Lachaise après que Vermorel eut prononcé son éloge funèbre et que ses derniers compagnons survivants l’eurent salué sur son brancard dressé comme de son vivant pour livrer le surlendemain dans le cimetière même leur dernier combat.