Gustave Courbet
Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans, près de Besançon (Doubs), et mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse, est un peintre français, chef de file du courant réaliste. Son réalisme fit scandale. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il a été l’un des élus de la Commune de Paris
Gustave Courbet est issu d’une famille de propriétaires terriens, son père Régis Courbet possède des terres au village de Flagey où il élève des bovins et pratique l’agriculture. A l’âge de douze ans, il entre au petit séminaire d’Ornans où il reçoit un premier enseignement artistique. Ensuite, il entre au collège royal de Besançon où, dans la classe des beaux-arts, il suit des cours de dessin d’un ancien élève de David. Après des études considérées comme médiocres et qu’il abandonne, il part pour Paris vers la fin de 1839. Logé par son cousin Jules Oudot, il suit des études de droit et parallèlement fréquente l’atelier du peintre Charles de Steuben.
Le 21 juin 1840 Gustave Courbet est réformé du service militaire. Il s’installe au Quartier Latin et occupe son premier atelier rue de la Harpe. Il fréquente l’académie de Charles Suisse, à l’angle du boulevard du Palais et du quai des Orfèvres.
À cette époque il fréquente la brasserie Andler, 28 rue Hautefeuille, où s’élaboraient les grandes théories et que Champfleury appelait le temple du réalisme. Il y rencontre la bohème parisienne. Courbet est au cœur de l’effervescence artistique et politique. Il se lie avec des artistes qui veulent proposer une alternative à l’antagonisme romantisme-académique (tels que Charles Baudelaire, Hector Berlioz… dont il a fait les portraits). Sous l’impulsion de Jules Champfleury, Courbet jette les bases de son propre style ; le réalisme, il veut s’inspirer des idéaux de la bohème.
Ses idées républicaines et socialistes lui font refuser la Légion d’honneur proposée par Napoléon III. Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il est nommé président de la commission des musées et délégué aux Beaux-Arts.
Il propose au Gouvernement de la Défense nationale le déplacement de la Colonne Vendôme, qui évoque les guerres napoléoniennes, aux Invalides. Soutenant l’action de la Commune de Paris, il est élu au Conseil de la Commune par le VIe arrondissement aux élections complémentaires du 16 avril 1871 ; il siège à la commission de l’enseignement, préside la fédération des artistes et vote contre la création du Comité de Salut public, il signe le manifeste de la minorité. La Commune décide, le 16 mai, d’abattre et non de déboulonner la colonne Vendôme. Courbet en réclame l’exécution, ce qui le désignera ensuite comme responsable de sa destruction. Il démissionne de ses fonctions en mai 1871, protestant contre l’exécution de Gustave Chaudey, qui, en tant que maire-adjoint, avait fait tirer sur la foule le 22 janvier 1871. Après la Semaine sanglante il est arrêté le 7 juin 1871 et le 3e conseil de guerre le condamne à six mois de prison — qu’il purgera à Paris, à Versailles et à Neuilly — et à 500 francs d’amende.
Een mai 1873, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, décide de faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Courbet (soit plus de 323 000 francs selon le devis établi). Il est acculé à la ruine après la chute de la Commune, ses biens mis sous séquestre, ses toiles confisquées. Il s’exile en Suisse, à La Tour-de-Peilz, près de Vevey. (Il participe le 1er août 1875, à un congrès de la Fédération Jurassienne à Vevey.) Courbet obtient de payer près de 10 000 francs par an pendant 33 ans, mais meurt avant d’avoir payé la première traite.