22 Janvier 1871
Le 18 janvier, le Gouvernement de la Défense nationale décide une ultime sortie des soldats de Paris assiègé par les troupes allemandes. L' »offensive » doit avoir lieu le 19 janvier. Les troupes rassemblées à grand bruit sont envoyées dans le froid et la pluie nocturnes au Mont-Valérien. Au matin du 19, l’offensive est lancée sur Versailles. L’aile gauche parvient à s’emparer de Montretout, du parc de Buzenval et d’une partie de Saint-Cloud. Mais elle ne reçoit aucun renfort d’infanterie ni d’artillerie et les postions qu’elle a conquises ne sont pas occupées par la réserve. Les Allemands contre-attaquent. Mais le général Trochu, commandant en chef de l’armée de Paris, et président du Gouvernement de la Défense nationale, ordonne la retraite. On déplore plus de 4 000 morts (dont un tiers de Gardes nationaux).
Des délégués de la Garde nationale, des clubs politiques parisiens, des comités de vigilance, décident un manifestation place de l’Hôtel de Ville, où siège le gouvernement, le 22 janvier. Le même jour, une petite troupe libère Gustave Flourens, emprisonné depuis le soulèvement du 31 octobre à la prison Mazas.
Le 22, la foule rassemblée sur la place de l’Hôtel de Ville est clairsemée. Mais, vers 15 heures, des Gardes nationaux arrivent sur la place, amenés par Duval, Rigault et Sapia. Soudain, un coup de feu est tiré par un provocateur. Les Gardes mobiles bretons, commandés par le Bouëdec, installés dans l’Hôtel de Ville tirent sur la foule qui s’éparpille tandis que des gardes nationaux ripostent. On relève 5 morts et quelques dizaine de blessés chez les manifestants. Le soir, la manifestation a échoué. Le généralissime Joseph Vinoy, le général Clément Thomas, qui vient d’être nommé à la tête de la Garde nationale, et Jules Ferry font arrêter 83 meneurs, dont Charles Delescluze. Les clubs sont interdits, de même que quelques journaux, tel Le Reveil ou Le Combat. Désormais, le gouvernement a les mains libres pour signer la capitulation de la capitale.